I- LA  CHAUX DANS LA TECHNIQUE ROUTIÈRE

Traitement des sols à la chaux.

AMÉLIORATION ET STABILISATION DES SOLS.

II- LES NOUVELLES TECHNIQUES  DE CONSTRUCTION ET DE RÉFECTION DES CHAUSSÉES PAR AJOUT DE CHAUX

III- STABILISATION DES CHEMINS

IV- TECHNIQUE DE STABILISATION

V- LA VALORISATION PAR TRAITEMENT A LA CHAUX DES REFUS DE SCALPAGE DES MATÉRIAUX DE CARRIÈRES.

VI- AMÉLIORATION DES MÉLANGES BITUMINEUX ET LES ENROBES

VI-1-Effet de Ca(OH)2 sur l’oxydation des bitumes lors du vieillissement.

VI-2- Effet de Ca(OH)2 sur les mortiers bitumineux

VI-3- Étude  des propriétés rhéologiques avant et après vieillissement.

VI-4- Action de Ca (OH)2 sur les enrobés

VI-5- Effet de Ca (OH)2 sur la résistance au vieillissement.

VII- CONCLUSION ET PERSPECTIVE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I- LA  CHAUX DANS LA TECHNIQUE ROUTIÈRE

La chaux est un produit important pour le secteur des travaux publics, elle joue un rôle de plus en plus important dans le traitement des sols en place, la consolidation du sol pour la construction des routes, comme additif à l’asphalte.

-Traitement des sols à la chaux.

Sur chantier, il est intéressant du point technique qu’économique, de réaliser un équilibre entre les terres de déblai et  les terres de remblai.

Cependant, cela n’est toujours possible, soit parce que  l’on  se trouve face à un excédent de terre, soit parce que la terre excavée ne peut être réutilisée pour des raisons techniques (nature, teneur en eau) ou environnementales (contamination).

Que faire alors de ces montagnes de terres de déblai ?

Il existe  une alternative à la mise en décharge des terres de déblai ne pouvant être utilisées dans leur état naturel en raison de caractéristiques techniques insuffisantes pour l’application envisagée(sols trop humides , trop plastiques).

Cette alternative consiste à réutiliser le sol après l’avoir mélangé avec un agent de traitement qui est la chaux pour améliorer lesdites caractéristiques et obtenir ainsi un matériau de construction de qualité.

On réalisera un traitement d’amélioration ou de stabilisation par ajout d’une dose importante de chaux.

- AMÉLIORATION ET STABILISATION DES SOLS.

Les propriétés de la chaux s’expriment à travers son application par son accélération dans la modification structurelle qui consiste à améliorer les propriétés géotechniques du sol, alors que la nature du sol reste la même.

Cette opération permet d’assurer la mise en œuvre du sol avec les ateliers traditionnels de terrassement :

L’apport de chaux dans le remblai améliore :

Le comportement à court terme lors de son utilisation par sa réaction avec l’eau excédentaire qu’elle absorbe par son pouvoir floculant sur les argiles.

   

Le comportement à long terme, en développant la réaction de prise pouzzolanique avec les minerais présents.

 

La chaux est utilisée pour traiter les sols pour améliorer leur mobilité ou leur portée. Elle est utilisée pour sécher les terrains inondés dans les chantiers et réduire ainsi les temps morts et améliorer la surface de travail.

  L’utilisation de la chaux améliore la stabilité, l’imperméabilité et la portée des fondations.

Les propriétés techniques des sols seront grandement améliorés par :

           La modification de tous les sols à grains fins en particulier les sols argileux et plastiques.

 

·        La réaction avec les surfaces argileuses provoque :

 

§         Une réduction de la plasticité.

§         La réduction de la capacité de rétention de l’humidité

§         La diminution de la dilatation

§         Une meilleure stabilité par la construction d’une couche à base solide.

Stabilisation des sols :

Opération à moyen ou à long terme consistant à augmenter très sensiblement les caractéristiques mécaniques d’un sol afin de conférer de manière durable au matériau un état définitif de stabilité à l’eau et au gel.

Elle se traduit entre autres par un durcissement graduel du mélange au cours des semaines et des mois qui suivent le compactage. Ces effets peuvent être mis à profit dans le dimensionnement de certaines chaussées, mais n’interviennent pas au niveau des travaux de terrassement.

La stabilisation des sols offre l’avantage à long terme du point de vue de la résistance, en développant une réaction pouzzolanique lente.

Cette réaction provoque la formation d’hydrate de silicate de calcium

Et d’aluminate de silicate de calcium qui se produit en réaction de la chaux avec la surface du minerai d’argile.

Cette réaction pouzzolanique peut durer très longtemps, tant qu’il y a

Suffisamment de chaux et le PH du sol supérieur à10.

La stabilisation favorise grandement les valeurs du module de résilience et la résistance au cisaillement des sols.

Le traitement des sols par ajout de la chaux offre une solution technique, économique et écologique, tant pour les petits chantiers (comblement de tranchées de collecteurs d’égout, plates–formes industrielles, aires de stationnement, etc.) que pour les chantiers de grande envergure :

 

ASPECT TECHNIQUE

 

Traitement d’amélioration : Augmentation de la portance, de la résistance à la pénétration, amélioration de l’aptitude du sol au compactage et de sa maniabilité.

 

Traitement de stabilisation: Augmentation de la portance, obtention de la résistance à l’eau et au gel

 

ASPECT ECONOMIQUE

 

Le traitement par ajout de chaux permet de réduire les frais de mise en chantier par la  réduction des frais d’autres granulats (sable, gravier)et d’achat de matériaux.

 

ASPECT ECOLOGIQUE

 

La technique permet une réutilisation optimale des terres de déblai, réduisant ainsi la demande de matières premières (sables, gravier) et la mise en décharge de  matériaux inertes.

 

Il faut noter que :

 

Les chaux vives ou éteintes ont chacune leur domaine d’utilisation dans le cas de sols ayant une teneur en argile non négligeable ;ils sont employés à raisons de 2 à 6% du poids du sol.

La chaux vive s’utilise plus particulièrement pour les sols argileux qui contiennent trop d’eau, la chaux ayant alors un effet de dessiccation par réaction thermique.

 

II-NOUVELLEE TECHNIQUE DE CONSTRUCTION ET DE REFCTION DES CHAUSSSEES PAR AJOUT DE CHAUX

 

Les techniques de réfection routière permettent de recycler et de prolonger la vie utile des chaussées dont la structure présente une dégradation marquée.

  Les procédés de recyclage des chaussées soumises à une circulation de moyenne et grande importance.

  Ces procédés consistent à traiter à froid des granulats à l’aide d’un matériau en suspension dans l’eau c'est-à-dire une émulsion de bitume additionné de chaux.

  Cette technique consiste à stabiliser les granulats à l’aide d’une émulsion et d’un ajout de chaux.

  La stabilisation a pour but de renforcer les matériaux à mettre en place.

La reconstruction commence par la pose d’une sous fondation constituée d’un mélange de 50% de granulats et de 50% de pierre concassée.

  Par la suite on pose une fondation stabilisée par une émulsion de bitume additionné de chaux. Cette émulsion est composée de 70% de bitume et 30% de chaux.

  La durée de vie anticipée de ces réfections est de 20ans .L’optimisation des techniques de réhabilitation a des impacts positifs sur la protection de l’environnement et la conservation des ressources naturelles, en plus de permettre une réduction potentielle des coûts par rapport au recourt à des matériaux traditionnels.

  En résumé, les matériaux utilisés avec l’ajout de chaux permettent de renforcer la structure de base des routes par l’absorption de l’eau et la floculation des argiles en améliorant la stabilités, la résistance et la résilience ce qui diminue la dégradation et le vieillissement des routes.

III. STABILISATION DES CHEMINS

Stabilisation de couche de fond, pour augmenter la portance, supprimer l'utilisation de géotextile et économiser l'empierrement.

 

Epandage de chaux

Malaxage

Malaxage

Soubassement après stabilisation

 

Stabilisation d'une bande de roulement pour augmenter la portance et supprimer les problèmes d'érosion. A recouvrir d'une couche de protection (bi-couche, gravillonnage, etc...).

 

Epandage de la chaux

Malaxage

 

 

Bande de roulement stabilisée

Gravillonnage de la bande de roulement

 

 

Résultat d'une stabilisation avec la chaux

 

 

 

 

IV-TECHNIQUE DE STABILSATION

Le traitement des sols avec la chaux constitue un des principaux domaines d'utilisation du  matériel (Décompacteur, épandeur de liant et malaxeur - pulvérisateur de sol)

La stabilisation des sols avec de la chaux  est une technique approuvée pour compacter et améliorer les sols.

Les sols humides sont d'un compactage difficile ou même impossible, c'est pourquoi on consolide de tels sols avec la chaux.

L'amélioration du sol permet ainsi d'obtenir de meilleures caractéristiques et grâce au compactage optimal qui suit, des portances élevées. Ce qui rend le remplacement et la décharge du sol superflus.

On transforme le sol en place en une couche résistante au gel et d'une portance durable.

Ce procédé écologique et économique répond ainsi aux exigences du marché.

   

 

 

Stabilisation d'un parking

Carottage d'une stabilisation

 

Ce procédé est utilisé pour :

• les routes et autoroutes

• les pistes d'aéroport

• les parkings

• les soubassement divers

• les routes secondaires et chemins

• etc...

  Malaxeur - Pulvérisateur de sol

Malaxeur - Pulvérisateur de sol

Epandeur de liant et décompacteur de sol

   

V- LA VALORISATION PAR TRAITEMENT A LA CHAUX DES REFUS DE SCALPAGE DES MATERIAUX DE CARRIERES.

  Le produit de scalpage est un matériau issu de précriblage lors de l’exploitation d’une roche massive.

Son utilisation est prévue pour les différents types de routes.

Voirie rurale ou forestière.

Piste cyclable

Plate forme de travail

Piste cavalière.

  Le produit est stabilisé avec un taux de chaux vive qu est effectuée par mélange en carrière ou en centrale.

  MISE EN OEUVRE

  Les matériaux sont épandus par couches et compactés mécaniquement.

La dimension de l’élément pierreux le plus gros ne peut être supérieure au 2/3 de l’épaisseur des couches mises en œuvre.

  Si une ségrégation des  matériaux est constatée au cours de l’épandage, ceux-ci sont remelangés.

L’arrosage éventuel des matériaux se fait pendant les opérations, de façon à obtenir une teneur en eau homogène.

Si  la portance imposée n’est pas atteinte, la sous fondation est recompactée.

 En résumé :

 Ces matériaux impropres à une utilisation en l’état dans les structures routières trouvent, après un traitement à la chaux, deux applications possibles :

1-Comme remblais

2-Comme couche de forme après application d’un liant hydraulique.

  La chaux est aujourd’hui largement employée par les professionnels des travaux publics et des chantiers routiers.

  La mise en œuvre par épandage modifie les caractéristiques physiques et chimiques des sols en place.

   

Elle facilite le travail des engins par temps pluvieux ou dans les zones à l’humidité excessives en baissant la teneur en eau des sols et en floculant les argiles.

Elle permet donc d’améliorer la portance des sols en place, de faciliter leur travail, la pose ultérieur.

Elle ralentit le vieillissement des revêtements.

 

VI- AMELIORATION DES MELANGES BITUMINEUX ET LES ENROBES

 AJOUT DE CHAUX DANS LE  BITUME ET LES  ENROBES BITUMNEUX

 Dans Le domaine des matériaux hydrocarbonés, la chaux hydratée est reconnue comme agent d’adhésivité. Toutefois, son utilisation a pratiquement disparu au cours de ces dernières années à mesure que s’améliorait  la production des granulats.

Son action anti-oxydante est connue depuis longtemps.

 L’utilisation de chaux hydratée a montré que son action ne se limite pas à l’adhésivité bitume/granulat, mais intervient globalement sur le comportement de bitume et des enrobés.

De ce fait, on peut parler pour la chaux hydratée, d’agent multifonctionnel modifiant du bitume et des enrobés.

 

Le rôle positif de la chaux vis-à-vis de :

 

L’adhésivité bitume/granulat

La lutte contre le désenrobage et la tenue de l’eau

La cohésion et la rhéologie des mastics et mortiers bitumineux notamment pour les formules d’enrobés fortement discontinues.

La résistance à l’orniérage et à la fatigue

La résistance à l’oxydation du bitume et au vieillissement des enrobés en centrale et après mise en œuvre.

 

Ainsi, un ajout de 4 à 5% de chaux hydratée dans les enrobés permet de fabriquer des enrobés à la fois plus performants et plus durables.

 Pour un coût supplémentaire faible, un gain important (20%) peut être enregistré en terme de durée de  vie du  revêtement  asphaltique.

  L’utilisation de la chaux dans les enrobés bitumineux pour les ingénieurs routiers est peu connue. Ils savent qu’elle figure dans certains cahiers des charges. Ils affirment que c’est un procédé permettant d’améliorer la tenue au désenrobage des mélanges bitumineux.

  Aujourd’hui, la technique routière aborde un nouveau tournant de son histoire.

  Des essais en laboratoire et en vraie grandeur, pour mieux caractériser les interactions entre la chaux et les composants des enrobés et évaluer leurs répercussions sur les performances finales. Il ressort que , si le rôle d’agent, d’adhésivité est confirmé, la chaux hydratée apporte également d’autres réponses dont les résultats sont présentés ci-après.

  L’analyse de prélèvement d’enrobés a montré que la chaux hydratée améliorait également la tenue au vieillissement des bitumes. Les résultats de plusieurs études en laboratoire, confirmés par de nombreuses observations sur différents  sites, ont par la suite démontré l’aptitude de la chaux à s’opposer au phénomène du vieillissement.

  La chaux hydratée est aussi utilisée dans le retraitement  en place à froid des chaussées. Ajoutée en même temps que l’émulsion, elle permet de mieux maîtriser la rupture du liant, d’améliorer la tenue à l’eau et d’accroître la rigidité des mélanges. Elle permet aussi de prolonger la saison des travaux.

La chaux hydratée est considérée comme l’un des agents d’adhésivité les plus performants et les dosages préconisés sont de l’ordre de 4 à5% en masse par rapport à l’ensemble des agrégats.

  La qualité principale et reconnue de la chaux, est son aptitude à améliorer l’adhésivité bitume- granulat.

Par ailleurs, certaines applications particulières ont été développées. Ainsi, lorsqu’en sortie de centrale on est confronté au phénomène de liquéfaction, dit « de soupe » avec des enrobés réalisés à partir de granulats poreux difficiles à sécher, l’ajout de chaux vive ou éteinte, augmente la viscosité du mélange et facilite sa mise en œuvre, des études ont aussi permis de mettre en évidence le rôle actif de la chaux pour contrôler la rupture des émulsions dans les coulis bitumineux ou en  tant qu’agent rigidifiant dans les enrobés à froid.

  Il est préconisé l’utilisation, systématique de chaux hydratée dans les enrobés drainant pour améliorer la tenue au désenrobage.

  Il est constaté que la chaux augmentait de l’ordre de 20% la longévité de certains enrobés.

La pratique de la chaux lutte contre le phénomène « de soupe » (en présence de granulats basaltiques).

Elle augmente la viscosité du mastic de certains enrobés poreux. Elle est utilisée pour corriger le comportement à l’orniérage de certains enrobés denses.

Le dosage est généralement de 4 à 5% en masse.

Malgré que cette utilisation est reprise dans les cahiers des charges type,  la chaux n’a plus été que rarement utilisée dans les enrobés bitumineux.

  Les conclusions des chercheurs, prescripteurs et applicateurs, sur l’utilisation de la chaux sont extrêmement positives et permettent d’affirmer que la chaux  va pouvoir enrichir sa traditionnelle image d’agent d’adhésivité.

 VI-1-Effet de Ca(OH)2 sur l’oxydation des bitumes lors du vieillissement.

  Les spécifications pour les bitumes remplace désormais le couple traditionnel viscosité pénétration. Les spécifications évaluent le bitume à trois niveaux de température (haute, intermédiaire et basse) pour un niveau de déformation compatible avec le niveau de  contrainte lie au trafic et aux conditions climatiques.

  Les paramètres correspondants à la déformation permanente, la fatigue et la résistance à la fissuration. La vitesse d’application de la charge est de 10 rad/sec correspondant aux vitesses observées sur la route.

 

Revêtement asphaltique

CHAUX

Temp(c°)

10%

12%

20%

58

1010 MPa

1310 MPa

1670 MPa

25

1610 MPa

2360 MPa

2900 MPa

12

2380 MPa

3410 MPa

4320 MPa

 

Tableau 1.Propriété rhéologique du bitume

 La résistance à la fissuration par fatigue est indiquée par le paramètre trouvé (module de perte).

  Afin d’évaluer la modification du bitume par la chaux hydratée , différents pourcentages (%) en masse de Ca (OH)2 furent incorporés au bitume .

 Pour chaque liant l’addition de Ca(OH)2 a augmenté le paramètre trouvé(module de perte), donc un nette amélioration de la résistance à l’orniérage(déformation).

 En résumé, Ca (OH)2 est un agent modifiant du bitume lorsque le taux d’incorporation varie de 10 à 20%(test au niveau de laboratoire).Cette modification est très sensible quand à une meilleure résistance à l’orniérage, en particulier pour liant non vieillit, l’effet sur les propriété de résistance à la fissuration par fatigue ou à basse température est plus limitée.

VI-2- Effet de Ca(OH)2 sur les mortiers bitumineux

 L’étude sur l’influence de l’addition de la chaux hydratée à un Filler calcaire sur le vieillissement et les propriétés rhéologiques du mastic bitumineux constitué , en masse, de 50% de bitume 50% de Filler ,deux type de Filler furent retenus.

a)- Filler 100% calcaire

b)-Filler actif composé de 75% de Filler calcaire et de 25% de

Ca (OH)2 .

On a trouvé les résultats  suivants :

Essais à 163 c° sur mastics

On constate :

    Que pour les deux bitumes, l’augmentation  de température du à l’incorporation de Filler est nettement plus élevée pour le « Filler actif » (10 à11C°) que pour le Filler calcaire (environ 6C°) d’où une moindre susceptibilité thermique avec le Filler actif.

    Une tendance à l’augmentation de l’absorption  en fonction de la basicité du Filler et une nette diminution de l’absorption  pour le mastic bitume +Filler actif.

Cette bande d’absorption est la caractéristique de la chaux vive et éteinte. Cette diminution constitue un indicateur manifeste d’interactions acide/Base entre le Bitume et la chaux.

 

VI- 3- Etude  des propriétés rhéologiques avant et après vieillissement.

  L’accroissement des modules de rigidité durant 07 jours est plus faible dans le cas des mastics à base de Filler actif  que dans celui des mastics à base de Filler calcaire.

Le taux des différentes augmentations de la rigidité est variable selon le type de bitume de base et la température d’essai.

  VI-4- Action de Ca (OH)2 sur les enrobés

  Action de Ca (OH)2 comme agent d’adhésivité contre le désonrobage. :

L’essai de  tenue à l’enrobage dans l’eau bouillante : On observe que l’introduction de Ca (OH)2 à sec dans les agrégats améliore la résistance aux desenrobages lorsque Ca(OH)2 représente un taux de 20% à 30%  de la masse du bitume.

Les agrégats utilisés sont de nature plus au moins siliceuse.

Les résultats ont montré qu’un maximum de 10 à 15% de

Ca (OH)2 dans la fraction Filler totale du mélange permettait d’assurer à l’enrobé une très bonne résistance au désenrobage.

L’incorporation de chaux hydratée dans les enrobés augmente nettement la résistance à l’action de l’eau et du gel.

b- Effet de Ca (OH)2 sur la cohésion des mastics et des mortiers bitumineux et à granularité fortement discontinue

Dans le cas d’enrobé ouvert, le mélange bitume Filler joue un rôle essentiel dans la tenue de l’enrobé. L’introduction du   Filler actif dans les enrobés diminue fortement la perte de matériaux ; l’étude démontre aussi la sensibilité du type de bitume et granulats utilisés pour la cohésion.

c- Effet de Ca (OH)2 sur la résistance à l’orniérage

L’étude a mis en évidence l’effet bénéfique de la chaux hydratée sur la résistance à l’orniérage d’un béton bitumineux (mixte) (gravillons silex et sable calcaire) utilisé en couche de liaison.

L’étude effectuée consistait à tester une formulation de béton bitumineux, pour couche de roulement (béton bitumineux semi grenu à granularité continue).Cette formule, malgré l’utilisation de bitume dur était sensible à l’orniérage, à cause de l’utilisation d’un sable broyé. Des mélanges contenant 4 et 5 % de Ca(OH)2 ont été soumis à des essais d’orniérage, la chaux étant introduite soit dans les granulats avant enrobage, soit après introduction du bitume. Les résultats montrent que la chaux a un effet sensible sur la résistance à l’orniérage en particulier lorsqu’ elle est introduite après le bitume.

Il apparaît aussi qu’une teneur élevée en chaux est plutôt défavorable et que la teneur optimale semble être entre 4 et 5% .

VI-5- Effet de Ca (OH)2 sur la résistance au vieillissement.

Pour appréhender le vieillissement de bitume au sein de l’enrobé d’une part au cours de l’enrobage pendant la fabrication et, d’autre part sur la chaussée, par un essai expérimental de simulation de vieillissement de galette d’enrobé placés durant 20 heures à 100 C° sous un pression d’air de 2,1 MPa.

Les résultats montrent que l’introduction de chaux dans les enrobés tend à diminuer le vieillissement de bitume

En effet, il semble bien que l’introduction de Ca (OH)2 augmente la résistance au vieillissement des enrobés d’autant plus que la porosité     de ceux- ci est importante. Ce qui est le cas pour les enrobés  drainant, mais aussi pour les enrobés à granularité discontinue de type béton bitumineux. Le constat semble bien confirmé les améliorations rhéologiques du bitume après vieillissement lors d’un ajout de Ca (OH)2

VII- CONCLUSION ET PERSPECTIVE

Les résultats des travaux entrepris pour mieux caractériser l’action  de la chaux hydratée sur les matériaux hydrocarbonés, convergent  tous  vers les mêmes  conclusions.

Lorsque on étudie le sujet de manière approfondi et selon des méthodes modernes d’investigation, on s’aperçoit qu’on est en présence d’un additif aux propriétés multiples capable de répondre aux préoccupations actuelles des ingénieurs routiers.

Ainsi, parce qu’elle réagit à la fois avec le granulat et avec le bitume, la chaux hydratée modifie de manière plus au moins prononcée selon la nature des composants, le comportement globale des mélanges bitumineux.

Ce constat, validé par les observations en vraie grandeur se traduit par :

            Une amélioration  de la tenue au désenrobage.

·        Une résistance à l’orniérage accrue.

·        Une plus grande souplesse à basse  température

·        Une augmentation de la cohésion des mastics bitumineux.

·        Une meilleure tenue au vieillissement.

On peut donc évoquer un rôle ( d’agent modifiant multifonctionnelle),qui dépasse largement le stade de l’amélioration de l’adhésivité bitume/granulat, et qui se manifeste à des dosages compris entre 4 et 5% par rapport à la masse globale des agrégats.

Cette optique de l’amélioration du comportement des enrobés bitumineux par ajout de chaux hydratée pourrait objectivement être appliqué à la situation algérienne.

 

 

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